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Nouvelles de J.G. Ballard

Depuis quelques années, plusieurs maisons d’édition poursuivaient la traduction de  l’œuvre titanesque de Ballard qui comportait de nombreux écrits de science-fiction, des romans inégalables d’anticipation sur la société et maintes nouvelles. Au moment où les éditions Tristram allaient publier le deuxième tome de ses « Nouvelles », J.G. Ballard est mort le 19 en avril 2009. Simultanément, en France, sortait « La Vie et, rien d’autres » (Denoël), une autobiographie où l’écrivain relatait les étapes de son existence avec philosophie et générosité. A tort, souvent plus connu par l’adaptation de ses œuvres, « Crash » (Cronenberg) et « Empire du soleil » (Spielberg) ; de nombreux auteurs Martin Amis qui lui consacra un essai, Will Self, Don DeLillo ou Houellebecq… revendiquaient son influence. Trois raisons de lire le plus grand écrivain britannique de son temps.

Sa justesse visionnaire. Dès 1970, Ballard abandonne la science-fiction – fini « La Forêt de cristal » –, pour anticiper le futur autrement, d’une plume détaillée, plus sophistiquée. Dans cette veine, « Sauvagerie » (1988) raconte le massacre de Pangbourne Village, une résidence sous haute surveillance pour gens aisés et explore les effets d’un monde sécuritaire. Avec la froideur et l’élégance de Gus Van Sant.

Son talent de nouvelliste. Ballard a trouvé la forme à son propos. D’un ton glacial, post-moderniste, couplé à une ironie british anti-dépressive, l’écrivain ausculte le tout-à-l’égout du monde dans un style court, ultra-soigné : « Il n’y a pas de roman parfait, mais il peut y avoir une nouvelle parfaite.»

Son répertoire culte. Dans les 695 pages de ses « Nouvelles complètes 1956 à 1962 », Ballard met en sourdine sa poésie urbaine à venir. Il sonde la face sombre des gens policés de nos mégalopoles, qui s’avèrent obsédés par la violence, les perversions sexuelles… Il en tirera sa remarquable « Trilogie de béton » (1970).

PS : ne ratez pas une affiche sur l’œuvre de J.G. Ballard, par Yann Legendre, dans l’excellente revue littéraire et philosophique « Incultes », le numéro 18.

Sandrine Mariette

« Nouvelles complètes, tome 1 et 2 », « Sauvagerie » (Tristram), « La Forêt de Cristal » et « La Vie et, rien d’autre », Denoël).

Posted in Littérature générale by Sandrine Mariette on janvier 30th, 2010 at 17:48.

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