sandrine mariette

~ Factory

Radio-Pétrovitch

Le dessin avant tout

Après « J’ai travaillé mon comptant » (www.un souriredetoi.com), autre livre d’art dans lequel Françoise Pétrovitch rencontre pendant deux ans, dans toutes les régions de France, des personnages âgées, et leur pose de simples questions : « Vous souvenez-vous de votre première embauche ? », « Avez-vous un souvenir marquant de votre vie au travail ? ». Chaque récit lui suggère un dessin. Françoise Pétrovitch est une artiste reliée au monde, son œuvre aussi.

Aujourd’hui

Née en 1964, Françoise Pétrovitch s’est formée à l’Ecole Normale supérieure en Arts Appliqués, « c’est à l’âge de 6 ans, que j’ai réalisé mon premier dessin, c’étaient des princesses sur une balançoire. En réalité, j’ai toujours souhaité être dessinatrice. Très vite, elle enseigne le dessin et la gravure à l’Ecole Estienne, tout en se poursuivant au quotidien son comptant de dessin. Elle vit dans la banlieue parisienne.

« Radio-Pétrovitch »

Au début de l’aventure, « Radio-Pétrovitch », qui n’est pas une commande, appartient à la quotidienneté de Françoise. Chaque matin, elle se branche sur les ondes hertziennes, un crayon entre l’annulaire et le majeur. Et le dessein  s’est fait poindre. « J’avais envie de répondre au bruit du monde par un dessin.  Dessiner à partir de la parole, à partir de quelque chose d’entendu, ça laisse très libre. Il n’y a aucun visuel. Je voulais être totalement au monde, dans le monde, avec ma façon personnelle de dire “Je suis là”. C’est immédiat : je réponds à la parole. Ce travail reste une manière de me protéger de toutes les catastrophes. C’est aussi  une façon très modeste de lutter contre le zapping. » Françoise Pétrovitch opte pour un format pratique (17,7 x 13,5 cm), une petite page qu’elle puisse mettre dans ses bagages en voyage qui ne la quitte pas. A l’étranger, ce n’est pas la voix de Stéphane Paoli, mais celle de radios étrangères, dont elle fait traduire le contenu. L’objet d’art « Radio-Pétrovitch » poursuit sa route et prend fin en deux ans plus tard, jour pour jour, le 27 mai 2002.

C’est une très belle pièce avec, en haut de page, les phrases en rouge de la radio, et deux dessins, le premier semble décrire l’info, la révéler littéralement, c’est un tac au tac spontané. Le second, réalisé au cours de la journée,  s’imprègne de la vision subjective de l’auteure, il est habité par la vie personnelle, par le sens que lui lègue Françoise Pétrovitch. Puis les deux sont juxtaposés. Un recto verso existentiel ?

Mots de l’artiste : « Le matin à 7 heures, j’écoute France Inter, c’est rituel. “Bonjour !”, ce salut matinal agit comme un signal. Je procède de la même maniérer : à la première information entendue, sans la choisir, j’y réponds immédiatement en dessinant. Dans la même journée, je réalise un deuxième dessin qui évoque un moment de la vie quotidienne. Leur rapprochement rend compte d’une journée passée où l’intime côtoie ainsi le collectif. Chaque jour se présente sous la forme d’un triptyque : l’information dactylographiée, le premier dessin, le deuxième dessin. L’ensemble est constitué de 1462 dessins. » Bravo.

Sandrine Mariette

« Radio-Pétrovitch » (Editions Semisose) est trouvable à la galerie Semiose (Paris) et dans de les librairies des musées telles que Le Palais de Tokyo, le Mac/Val, le centre Beaubourg…

Actuellement est présenté, au Mac/Val (musée d’Art contemporain du Val-de-Marne), un diaporama « Racontez-moi un souvenir de vos vacances, bon ou un mauvais », de Françoise Pétrovitch. Jusqu’à l’automne. Vidéo ci-dessous.

*Video:diaporama exposé au mac/val actuellement.

Posted in Culture et performance by Sandrine Mariette on janvier 31st, 2010 at 15:25.

Ajouter un commentaire

  Article suivant :