sandrine mariette

~ Factory

Vous affichez actuellement la catégorie : Culture et performance

Analyse punchy du très beau film-DVD « La Vida Loca »

Le triomphe du Mal

« La Vida Loca », le film sur les gangs de San Salvador de Christian Poveda est sorti en DVD. Une œuvre de chagrin et de pitié où la tendresse lutte désespérément contre le Mal qui prédomine, avec dans son cortège funèbre, sa violence infernale. Au bout du sinistre convoi, un réalisateur assassiné. AnalyseIl s’appelait Christian Poveda, il était né le 12 janvier 1955 en Algérie, fils de réfugiés Républicains de la guerre civile espagnole. Il a été assassiné dans la nuit du 2 au 3 septembre 2009 au Salvador. Journaliste, photographe, spécialiste de l’Amérique latine pour « Le Monde » et « El Pais », il était parti au Salvador au début des années 1980, pour le « Times », puis « Paris Match ». Pénétrant dans la guérilla salvadorienne, il en avait rapporté une série de « Portraits de guérilleros ». Installé définitivement au Salvador, il était devenu réalisateur, signant plusieurs documentaires. En 2007, il avait entrepris un film sur l’affrontement entre les gangs, filmant des membres de la Mara 18 de la Campanera, en périphérie de San Salvador. Christian Poveda venait de terminer son film lorsqu’il a été retrouvé dans une voiture, assassiné de 4 balles dans la tête. Lire la suite…

Posté mars 30th, 2010.

Ajouter un commentaire

Les dernières paroles enregistrées de Virginia Woolf

Pour bien démarrer la journée, la SMF vous offre le dernier enregistrement audio de Virginia Woolf. A méditer.
S.M.

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

Posté mars 22nd, 2010.

Ajouter un commentaire

Mister Jimi Hendrix

Il y a quelques semaines, dans le rayon pop de la Fnac, j’ai pris un coup de vieux serré ou un bain de jouvence électrique.
Lire la suite…

Posté mars 19th, 2010.

Ajouter un commentaire

Patti Smith. Tribute to Kurt Cobain

*Video:tribute

La thématique Patti Smith sera approfondie tout au fil du blog, comme tous les artistes. Le premier article était une présentation (il y a du nouveau).

A plus S.M.F.

Merci à la personne qui regarde tous les jours S.M.F., mais oublie de me dire les incohérences, je ne peux dévoiler son nom, c’est une star.

Posté février 24th, 2010.

Ajouter un commentaire

Patti Smith, poète avant tout

Née le 30 décembre 1946, à Chicago, Patti Smith, s’est imposée comme l’icône d’un rock-punk-transpoétique. PJ Harvey, Sonic Youth, The Pretenders, Courtney Love, U2, Siouxsie & the Banshees, REM… se réclament d’elle. Jennifer Lesieur s’est lancé un beau défi dans une bio « Patti Smith » (Le Castor Astral) et, quelques semaines plus tard, Patti Smith publie « Just Kids » (Harper Collins Publishers), où elle livre ses premiers moments à New York avec Robert Mapplethorpe.Qui est vraiment Patti Smith ?

Nice girl

L’enfance de Patti Smith demeure une parenthèse enchantée – même si les garçons ne regardent pas trop cette fille longiligne, la tignasse en désordre, le verbe déjà percutant et les idées fantaisistes, elle s’en moque, elle croit en elle. Les paroles de Jim Morrison, Bob Dylan, Jimi Hendrix… lui font l’écho d’une homélie ; « pour moi, ce fut la naissance du rock’n’roll ». Sa famille, aussi, est subjuguée par ses lectures hétéroclites et sa singularité. Tous sont très unis, et son frère Todd, complice au grand cœur, rejoindra le groupe lors des tournées. Ses parents se saignent pour lui offrir des cours d’art. Seulement rien ne se passe à Chicago. Même son ultime expérience dans une usine pour gratter quelques dollars se conclut en un échec cuisant, qu’elle relate dans « Piss Factory » (face B de son premier 45-tours, 1974, Mer records ; face 2 de « Land 1975-2002 », Arista), voix brûlante de hargne, tranchant avec les volutes jazzy de l’interprétation. Un souvenir inhumain pour tous les travailleurs – une minute pour pisser. Patti Smith embrasse la marginalité, sa voie est tracée. « Do you like the world around you ? Are you ready to be-have ? Out of the society, they’re waiting for me. Out of the society : that’s where i want to be. », ce refrain de « Rock’n’Roll Nigger », un des meilleurs titres de son troisième album « Easter » (Arista, 1978) synthétise une grande partie de sa démarche artistique « En dehors de la société, ils m’attendent. En dehors de la société, c’est là que je veux être. » Voilà le temps de battre des ailes et des mots. A 20 ans, elle part pour New York.

Poète avant tout.

Land

« Si je n’avais pas une idée si haute de moi-même, je penserais que je suis une frimeuse qui n’arrête pas de citer des noms célèbres à tout bout de champ », dixit Patti Smith. Tant mieux car, débarquée dans la Grosse Pomme culturelle, fourmillante de talents et de performances, avec trois dollars, elle va devoir se démener comme un beau diable. Tout d’abord, Patty Smith écrit – contrairement à ce que l’on croit. Elle se veut poétesse, fille adoptive de William Blake, Edgar Poe, Allen Ginsberg…, et celui qui deviendra son mentor : William Burroughs. Obsédée par la littérature, cette dernière va fabriquer son personnage, puis consolidera sa musique et ses improvisations. Mais, le temps n’est pas encore arrivé, l’underground new-yorkais ne se laisse pas approcher si facilement. Mais l’important est de se loger, Patti Smith trouve l’appartement à Greenich Village, lieu des écrivains de la beat génération, et l’amour, Robert Mapplethorpe, jeune photographe. Tous deux veulent percer, tous deux seront des stars dans leur domaine. « J’étais pleine de toute cette énergie, et je ne savais pas où la diriger. Robert m’a vraiment disciplinée en dirigeant toutes mes manies, toute muon énergie télépathique, en art. Emotionnellement, j’étais vraiment  barrée ! », reconnaît-elle. Patti Smith s’improvise un atelier d’écrivain, juste à côté de celui de Mapplethorpe. Ils font tout pour se faire remarquer, parfois jusqu’au ridicule, heureusement, ça ne tue pas. Le jour de grâce aura lieu au Max’s Kansas City, lieu préféré d’Andy Warhol et des habitués de sa Factory, en 1969, Patti Smith est à l’affiche de « Femme fatale », avec Penny Arcade et Jackie Curtis, l’auteur de la pièce. Toute la Factory attend. Et lorsque, c’est à Patti Smith de monter sur scène, ils voient une silhouette androgyne, une chemise blanche rentrée dans un pantalon noir, des yeux de biche qui lui mangent le visage d’une douce pâleur, sous une chevelure hirsute à la Keith Richards. L’improvisation tant attendue fait rage, Patti Smith s’est rodée, elle a compris Antonin Artaud, son « Théâtre et son double », qu’elle l’applique à la lettre, transformant sa peur en un principe d’intonations, un théâtre parlé, un théâtre chanté, une transe universelle, une danse cosmique des mots. Patti Smith est lancée, tout le monde ne parle que d’elle ; Robert Mapplethorpe fait son coming out, peu importe, ils restent les meilleurs amis du monde, et la nouvelle égérie underground vit une passion folle avec Sam Shepard. En 1971, elle entre dans la cour des grands avec une lecture, un parlé-chanté soutenu à la guitare par Lenny Kaye, dont les larsens, les plaintes, les désaccords créent « un rock à trois accords marié à la puissance du verbe » (PS). Tout la salle applaudit : Allen Ginsberg, William Burroughs, Sherman Alexie, John Cage, Yoko Ono, Gérard Malanga, assistant personnel d’Andy Warhol, l’âme de la Factory… L’effet est explosif, une enchaînement d’applaudissements. En 1972, son premier recueil, « Seventh Heaven », sort en librairie, Patti Smith fait alors partie du cercle des poètes new-yorkais. Il ne manque plus qu’un groupe.

Patti Smith monte son groupe

le look

Rimbaldienne, baudelairienne…

1974, Patti Smith poursuit ses performances ; sa forme d’expression, lu-chanté, avec la guitare de Lenny Kaye pour renforcer l’intensité de ses paroles et de son jeu scénique, elle harangue les spectateurs, se contorsionne comme l’iguane, Iggy Pop, sa transe la conduisent à former un groupe. Pourquoi ne pas faire du rock à la Rimbaud, à la Baudelaire, dont elle arbore toujours son célèbre chapeau noir ?  A la lead guitare ce sera Lenny Kaye, la basse Ivan Kral, au piano Richard Sohl et à la batterie Jay Dee Daugherty, tous entourent la muse. A l’emblématique CBCB’s, lieu culte de l’underground sonique, le groupe en résidence se frotte aux classiques « Hey Joe », de Jimi Hendrix, « Gloria », des Them (Van Morrison), « My Generation », des Who, avec une fureur contagieuse ; la voix percutante de Patti Smith vomit toute la poésie qu’elle a accumulée, son aura éblouit la salle. « On se cherchait, on fracassait tout, on s’excitait mutuellement. Il n’y avait pas de règles, pas d’attentes concrètes. » (PS) avril 75, la future rock star et son groupe signent avec Arista pour sept albums. Le 10 novembre paraît « Horses », la pochette est signée Robert Mapplethorpe, le stylisme minimaliste, chemise blanche, enfin presque, costume noir, cravate flanquée derrière l’épaule à la Sinatra, encore plus androgyne et plus rimbaldienne que jamais est l’estampille de Patti Smith. Deux titres phare, la reprise de « Gloria » et « Land », où elle reprend un passage des « Garçons sauvages », de William Burroughs ; la critique est unanime, un seul mot pour définir cet ovni : magique. En France, elle reçoit le Grand Prix de l’académie Charles Gros, dont John Coltrane fut honoré avant elle. Plus tard, Patti Smith et son groupe enregistrent « Radio Ethopia », plus expérimental, agressif, il dénonce le manque de liberté d’expression aux Etats-Unis ; la presse sera bien trop académique et le jugera sévèrement, quant au public, il oscille – surtout que c’est un deuxième opus, il se questionne : « Qui est vraiment Patti Smith ? C’est une question toujours sans réponse. Patti Smith déclarera dans  la revue « Stones » : « Je crois en la totale liberté de communication, et bous ne nous laisserons pas corrompre. “Radio Ethiopia” est une symphonie d’expérience… chaque morceau est une envolée… quatorze mouvements… quatorze arrêts. Il y a du silence sur ma radio. » Les tournées s’enchaînent, les titres sur scène se prolongent, la mettent en transe, elle s’automutile; son style bouillonnant d’énergie ne doit pas faillir pour transmettre sa vision du monde à 80 000 spectateurs. Premier résultat : elle ne pèse plus que 42 kilos à la fin de chaque tournée. Résultat plus tragique : 1977, en Floride, enflammée par le son poussée à bloc, tournoyant comme un derviche tourneur, Patti Smith chute de 5 mètres. Rééducation, repos qui lui donnent conscience de sa lassitude pour les immenses stades et sa nostalgie du CBCB’s. A lors, elle écrit « Babel », un recueil sur ceux qu’elle aime, de Pasolini à Richard Sohl. Infatigable, elle sort « Easter », un an plus tard. Bruce Springsteen lui a écrit « Because the Night ». L’album triomphe, et la star revendique de plus en plus son rapprochement avec Dieu. Et, pourtant, quelque chose n’est plus là. Depuis trois ans, Patti Smith est follement amoureuse et c’est réciproque de Fred Smith, un musicien du groupe MC5. Elle le rejoint à Detroit et plante le groupe. Elle sait qu’elle reviendra pour son dernier album.

L'explosion

The rest

1978, « Wave » paraît, la couverture, à nouveau, tirée d’un cliché de Robert Mapplethorpe, révèle une star diaphane – quelqu’un qui ne veut plus en imposer, mais disparaître. Le single « Frederick » dédié à l’homme qu’elle aime, émerveille le public. A qui elle annonce indirectement sa sortie dans titre, « So You want to be (A Rock’n’Roll Star) », elle conseille d’apprendre deux-trois accords, et laisse sa place “ « Elle ne voulait pas devenir la caricature d’elle-même… Elle avait résolu la question qu’elle avait soulevée, sa question artistique, et maintenant elle passait à son nouvel art », confie Lenny Kaye, ami et guitariste du groupe. Mais l’écrivain William Burroughs conclut mieux que tous « Patti a réussi à accomplir un truc assez malin. Elle a réussi à obtenir une mort rock’n’roll sans être obligée de mourir. »

Détroit, puis la saison en enfer

Fred Sonic Smith et Patti Smith

1980, Patti Smith se marie à Fred Smith, le 1er mars 1980, sans besoin de changer nom. Ils mènent une vie de famille très simple, s’occupent assidument de leurs deux enfants : Jackson et Jesse. Patti Smith reprend l’écriture et le dessin, tout en se perfectionnant à la clarinette, Fred, lui, prépare un album « Dream of life » pour sa chérie. Presque dix ans passent, le temps du bonheur va laisser sa place pour une saison en enfer.

Mars 1989, Robert Mapplethorpe s’éteint des suites du sida, juin 1990, Richard Sohl s’éteint d’une crise cardiaque, novembre 1994, Fred Smith, son mari, s’éteint des suites d’une maladie du cœur, décembre 1994, Todd Smith, son frère, s’éteint d’une crise cardiaque. Louez ou achetez le très beau film-DVD « Patti Smith Dream of life » (Medici arts), de Steven Sebring, et écoutez les paroles de Patti Smith sur ce moment tragique. Si le cœur vous en dit, récitez-les chaque jour pendant une semaine, et la vie, la vôtre, changera.

La renaissance

Patti Smith reprend le chemin des studios. Les albums, depuis « Dream of life » s’ouvrent davantage au monde. Comme elle le chante « people have the power ». Elle n’est plus repliée sur ses préoccupations d’artiste, mais sur ses devoirs de citoyenne du monde. La pauvreté, la guerre en Irak, la mort débile de Kurt Cobain… la touchent. En 1996, elle signe « Gone Again », et « Peace and Noise », puis « Gung Ho » (en import) en l’an 2000. Quatre ans plus tard, la chanteuse est de retour avec « Trampin’», un sacré réquisitoire de l’administration Bush. « Twelve », son dernier album, reprend douze titres, parmi lesquels « Smells like Teen Spirit », de Nirvana, qui est un morceau d’anthologie). Ses concerts, le Royal Festival de Londres en 2005, sont pleins à craquer, ses apparitions bougent toutes les générations, les expositions sur son œuvre multiforme se succèdent. Cet hiver, le MOMA de New York lui rend hommage à la manière de la Fondation Cartier, à Paris, en juin 2008.

Jennifer Lesieur, auteure de la bio « Patti Smith » (Le Castor Astral) a bien fouillé son sujet, décryptant les années de jeunesse qui sont primordiales chez cette artiste aux multiples facettes. Pour les fans, prenez le temps de lire  « Please Kill Me », de Legs McNeil et Gillian McCain (Editions Allia), « Nous sommes jeunes, nous sommes fiers », de Benoît Sabatier, de lire « Babel », « Présages d’innocence » (les 2 chez Christian Bourgois, de Patti Smith, et de visionner le superbe « Patti Smith Dream of life » (Medici arts), de Steven Sebring qui a mis onze ans à le tourner et dont vous pouvez voir la bande-annonce ci-dessus.

Pour les super fans, il y a quelques jours, « Just Kids » (Harper Collins Publishers), de Patti Smith, est sorti aux Etats-Unis. Elle y relate son amour et son amitié pour Robert Mapplethorpe, et les moments culturellement forts de cette époque (fin des années 60).

Et le double album « Land 1975-2002 » (Arista), avec des titres live, studio, et des démos.

Remerciements à : Jean-Paul Mourlon (traducteur du « Livre des violences », de William T. Vollmann, Tristram) d’avoir si bien rendu, dès 1996, la facture singulière de l’écriture de Patti Smith, « La Mer de Corail », « Babel » (Christian Bourgois).

Sandrine Mariette


Posté février 12th, 2010.

Ajouter un commentaire

Jacques Tati & Friends

Par David Merveille

Voici l’album collector, « Jacques Tati & Friends », tiré de l’exposition éponyme à la Maison de l’Image (Bruxelles), qui rassemble presqu’une centaine des meilleurs artistes-illustrateurs-graphistes du moment.

« Jacques Tati & Friends » rend hommage au cinéaste et donne la place à plus de 80 illustrateurs jeunesse ou de BD, pour nous titiller la rétine et nous faire re-découvrir, un Tati propre à chacun. Un peu comme une dissertation où il faut plancher sur le même sujet. Le plus : tous ses artistes célèbrent Tati à leur manière et, pour le lecteur, c’est un jeu passionnant de retrouver l’illustrateur, juste avec l’image ou de quel film il s’est inspiré. Il y a encore un plus, ses créateurs néerlandais, français, italiens, belges… lèguent leur goût, leur humour, leur talent, sur ce qui les a frappés, touchés, amusés, dans l’univers de Jacques Tati ; il en appert un foisonnement des cultures, et une diversité des regards sur une même thématique. David Merveille, Beatrice Alemagna, Serge Bloch, Stijn Felix, Gaëtan Dorémus… tous affichent des techniques, des sensibilités, des enjeux graphiques pertinents, parce que différents : le dessin, le collage, l’installation… Un troisième plus, l’exposition se prolongera à la galerie Jeanne Robillard (www.jeannerobillard.com), à l’automne 2010 dans la capitale. L’occasion rêvée pour s’exploser la rétine face de réapprécier chaque illustration du livre, dans sa forme originelle : l’affiche. Voilà, des jours de fête.

Sandrine Mariette

« Jacques Tati & Friends » (Rouergue). A Bruxelles, La Maison de l’Image, 19, avenue des Volontaires. Tél. : 05 65 77 73 70. www.seedfactory.be

Posté février 12th, 2010.

Ajouter un commentaire

Radio-Pétrovitch

Le dessin avant tout

Après « J’ai travaillé mon comptant » (www.un souriredetoi.com), autre livre d’art dans lequel Françoise Pétrovitch rencontre pendant deux ans, dans toutes les régions de France, des personnages âgées, et leur pose de simples questions : « Vous souvenez-vous de votre première embauche ? », « Avez-vous un souvenir marquant de votre vie au travail ? ». Chaque récit lui suggère un dessin. Françoise Pétrovitch est une artiste reliée au monde, son œuvre aussi.

Aujourd’hui

Née en 1964, Françoise Pétrovitch s’est formée à l’Ecole Normale supérieure en Arts Appliqués, « c’est à l’âge de 6 ans, que j’ai réalisé mon premier dessin, c’étaient des princesses sur une balançoire. En réalité, j’ai toujours souhaité être dessinatrice. Très vite, elle enseigne le dessin et la gravure à l’Ecole Estienne, tout en se poursuivant au quotidien son comptant de dessin. Elle vit dans la banlieue parisienne.

« Radio-Pétrovitch »

Au début de l’aventure, « Radio-Pétrovitch », qui n’est pas une commande, appartient à la quotidienneté de Françoise. Chaque matin, elle se branche sur les ondes hertziennes, un crayon entre l’annulaire et le majeur. Et le dessein  s’est fait poindre. « J’avais envie de répondre au bruit du monde par un dessin.  Dessiner à partir de la parole, à partir de quelque chose d’entendu, ça laisse très libre. Il n’y a aucun visuel. Je voulais être totalement au monde, dans le monde, avec ma façon personnelle de dire “Je suis là”. C’est immédiat : je réponds à la parole. Ce travail reste une manière de me protéger de toutes les catastrophes. C’est aussi  une façon très modeste de lutter contre le zapping. » Françoise Pétrovitch opte pour un format pratique (17,7 x 13,5 cm), une petite page qu’elle puisse mettre dans ses bagages en voyage qui ne la quitte pas. A l’étranger, ce n’est pas la voix de Stéphane Paoli, mais celle de radios étrangères, dont elle fait traduire le contenu. L’objet d’art « Radio-Pétrovitch » poursuit sa route et prend fin en deux ans plus tard, jour pour jour, le 27 mai 2002.

C’est une très belle pièce avec, en haut de page, les phrases en rouge de la radio, et deux dessins, le premier semble décrire l’info, la révéler littéralement, c’est un tac au tac spontané. Le second, réalisé au cours de la journée,  s’imprègne de la vision subjective de l’auteure, il est habité par la vie personnelle, par le sens que lui lègue Françoise Pétrovitch. Puis les deux sont juxtaposés. Un recto verso existentiel ?

Mots de l’artiste : « Le matin à 7 heures, j’écoute France Inter, c’est rituel. “Bonjour !”, ce salut matinal agit comme un signal. Je procède de la même maniérer : à la première information entendue, sans la choisir, j’y réponds immédiatement en dessinant. Dans la même journée, je réalise un deuxième dessin qui évoque un moment de la vie quotidienne. Leur rapprochement rend compte d’une journée passée où l’intime côtoie ainsi le collectif. Chaque jour se présente sous la forme d’un triptyque : l’information dactylographiée, le premier dessin, le deuxième dessin. L’ensemble est constitué de 1462 dessins. » Bravo.

Sandrine Mariette

« Radio-Pétrovitch » (Editions Semisose) est trouvable à la galerie Semiose (Paris) et dans de les librairies des musées telles que Le Palais de Tokyo, le Mac/Val, le centre Beaubourg…

Actuellement est présenté, au Mac/Val (musée d’Art contemporain du Val-de-Marne), un diaporama « Racontez-moi un souvenir de vos vacances, bon ou un mauvais », de Françoise Pétrovitch. Jusqu’à l’automne. Vidéo ci-dessous.

*Video:diaporama exposé au mac/val actuellement.

Posté janvier 31st, 2010.

Ajouter un commentaire