sandrine mariette

~ Factory

Vol au-dessus de Jim Lynch

Remarqué grâce à son roman « A marée basse », Jim Lynch confirme son originalité avec « A vol d’oiseau ». Honoré par plusieurs prix de journalisme, traduit dans neuf langues, Jim Lynch, est aussi reporter pour « l’Oregonian » et vit dans l’Etat du Washington. Son nouvel opus, « A vol d’oiseau », où il livre les dérives et les angoisses de notre société, est de de haut vol.

La société telle qu'on ne l'imagine pas dans un petit coin perdu.

Dans la petite ville de Blaine, située à la frontière qui sépare les Etats-Unis du Canada, Brandon Vanderkool, un avatar de Lennie, le colosse à la masse des « Souris et des hommes », déroute lorsqu’il réussit à intégrer la police des frontières. Comment va-t-il alpaguer des clandestins, lui, Super Dingo, qui n’aligne pas sujet, verbe, complément ? Mais Brandon a un don : il est capable d’identifier n’importe quel cri d’oiseau. Et, sur le terrain, son ouïe fine le prévient de tout détail douteux. En quelques semaines, il épingle de gros bonnets et, voit le monde venir à lui sous des formes cocasses, à en juger les pulsions sexuelles qu’il provoque. De leurs côtés, les autorités multiplient les discours anxiogènes, tandis que Jim Lynch parie sur un style simple et désinvolte pour nous faire anticiper les dérives d’une politique de la peur. Ce qui ne tarde pas : la traque est renforcée par des caméras de surveillance 24 h sur 24, des capteurs de radiation (qui détectent avant tout les cancéreux à cause de leur thérapie), des chiens renifleurs… Paranoïa galopante et xénophobie vengeresse courent les rues. Même Brandon est dans leur collimateur : son superviseur lui ordonne de fliquer sa seule amie, Madeline, son « amoureuse » depuis l’enfance. Va-t-il obtempérer ? L’écrivain, ne joue pas la carte du thriller – qui aurait terrorisé à juste titre le lecteur –, et préfère croire en son personnage Brandon, héros malgré lui, honnête, attachant par sa fusion avec la nature. Un roman remarquable par son investigation et son optimisme de haut vol.

Sandrine Mariette

« De haut vol », de Jim Linch, traduit de l’anglais par Jean Esch (Editions des 2 terres, 424 p.).

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Posted in Actu and Littérature générale by Sandrine Mariette on janvier 28th, 2012 at 10:50.

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